Le romancier J.M. Coetzee a publié il y a quelques années une roman intitulé Disgrace, qui est l'un des livres les plus déprimants que l'on ait jamais lu.
La trame se déroule en Afrique du Sud, dans le milieu universitaire. Placé en difficulté par une de ses élèves, un professeur découvre qu'aucun de ses collègues ne prononcera un mot, un seul, en sa faveur, de craindre d'encourir la "disgrâce" qui parcourt le roman, équivalent moderne des Érinyes.
Abandonnant son travail, il trouve refuge dans l'arrière-pays, chez sa fille. L'Afrique du Sud se trouve alors en pleine désapartheidisation: la ferme de sa fille est pillée, elle-même se fait violer, sans que nul ne lève le petit doigt pour la défendre ou pour découvrir les auteurs du crime.
A la lecture de l'ouvrage, on est tout de même saisi par un sentiment de révolte face à la résignation des protagonistes, leur désir - ou absence de désir - de boire la coupe jusqu'à la lie, comme si tel était, après tout, leur destin.
La passivité des personnages, écho de toute forme de dépossession provoquée par les guerres, cataclysmes, révolutions, est un contrepoint de cette existence illusoire, illusoirement active, que nous autres bloggeurs, tweeteurs et autres usagers de Facebook, entretenons.
Mea culpa! quelques fois tu lis des livres dignes d'être imprimés. Essaye Eté (?) (Summertime): histoire d'apprendre à dégonfler l'ego. Ou bien "Diary of a bad year" (je les achète en Espagne et je ne sais pas comment est-ce qu'ils ont été traduits à Paris).
Je crois t'avoir déjà conseillé "Elizabeth Costello" très populaire entre les défenseurs des animaux (comment dit-on en français le fait que même Homère roupille de temps en temps?) lors d'une des mes campagnes d'évangélisation vouées à l'échec.
Rédigé par : Curro Romero | samedi 27 nov 2010 à 12:32
Hum hum n'est-ce pas plutôt moi qui t'ai conseillé Elizabeth Costello?
Rédigé par : anthropopotame | samedi 27 nov 2010 à 12:48
Ah, non, tu ne me recommandes que des essais nuls sur Œdipe et le roman noir et des docus du commandant Cousteau. Aucun sens de la responsabilité
Rédigé par : Curro Romero | samedi 27 nov 2010 à 14:29