Un dimanche passé à ne pas faire grand chose.
Lisant Churchill, écoutant des sonates, coiffant le chat.
Un tour au marché ce matin: l'incompétence de la marchande de fromage m'a révolté, en particulier l'air ennuyé qu'elle prenait à toutes mes demandes.
Et si je n'ai rien fait, pour une fois, c'était volontaire. J'ai pris une pause pour réfléchir un peu à ce que j'étais en train de fabriquer, à quoi rimaient ces réunions et ces projets.
Et je suis tombé en passant sur cette note de Tom Roud: la façon dont la recherche s'accomplit, dont les articles s'écrivent, en pyramide, le thésard fournissant la matière, le maître retouchant et apposant son sceau.
Je ne suis pas sûr de vouloir cela. A mesure que j'avance dans l'élaboration du projet animal, je me demande ce qu'on pourra en tirer finalement, ce qui émergera de cet effort. Comme si le cadrage et la réflexion préalable semblaient l'interminable chemin qui mène une sonde, dans l'immensité du système solaire, à venir buter sur une comète aussi petite qu'elle.
Le programme financé par le Ministère de l'Ecologie sent le gaz. A mesure que les partenaires se désistent, les restructurations au sein du service dédié à la recherche font que je n'ai plus d'interlocuteurs depuis deux mois. Plus personne ne répond aux mails ni au téléphone.
A la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité, les chargés de mission passent, font un signe, puis disparaissent. Le temps de répondre à un mail la personne n'est plus en place. S'il n'y a aucune continuité dans l'administration, on se demande bien qui pourra accompagner un programme.
Enfin, débats sans fin autour de la question des publications amazoniennes. Je m'oppose à la multiplication des articles. Dans le même temps, un texte qui m'avait coûté plus d'un an de travail, avec des dizaines de navettes entre les trois co-auteurs, vient d'être refusé par une revue brésilienne précisément parce que nous exprimions une position.
Bref je me sens découragé, un peu comme hier où après une journée de travail sur le projet ANR j'ai fermé le document sans enregistrer les modifications...
C'est plus facile de coiffer un chat que de peigner une girafe paraît-il!
Rédigé par : Dr. CaSo | dimanche 30 jan 2011 à 20:46
Mais toutes les dix secondes ça s'enregistre, les modifications ! CTRL + s à chaque fin de phrase !
Oh... Misère... Pauvre de vous...
Rédigé par : La souris blonde | dimanche 30 jan 2011 à 22:58
Ne serait-ce pas le syndrôme de Murphy (aussi appelé "théorie de la vdm") ?
Plus le travail est long et chargé d'effort, plus il génère de critiques et d'oppositions.
Alors quoi ? Rien foutre ? Sous les palmiers ?
Rédigé par : Domi | mardi 01 fév 2011 à 08:22