Passé une journée à remplir des dossiers "d'orientation active": il s'agit d'inscrire A, B ou C sur les demandes de préinscription des futurs bacheliers. Ils ne sont pas tenus de prendre en compte ces indications.
On a accès à leurs appréciations trimestrielles de première et de terminale, parfois à un avis du chef d'établissement, et à un petit paragraphe de motivation de la part de l'aspirant-étudiant.
A lire cette petite centaine de dossiers, j'ai été frappé par plusieurs choses. D'abord, le fait que les commentaires des enseignants s'apparentent à des horoscopes: "une petite défaillance est venue perturber le parcours"; "il faut se ressaisir et fournir un effort supplémentaire"; "beaucoup d'agitation nuisent à votre concentration"...
Ensuite, un dossier élogieux peut s'achever en coup de théâtre, lorsque l'étudiant rédige ces quelques mots: "J'aime l'espagnole et je veux me consacré a cette langue".
Enfin, et plus grave, c'est dans les appréciations des enseignants eux-mêmes que l'on constate un relâchement général: "d'avantage", "parait", et bien d'autres étourderies ou fautes graves montrent que le niveau de langue des nouvelles générations d'enseignants a baissé, conséquence logique de la baisse des exigences. Dans trois ou quatre générations, que restera-t-il de la langue française telle que nos grands-parents l'ont connue?
La causalité, c'est un truc magique chez les non-initiés : [des fautes] montrent [je souligne] que le niveau de langue des nouvelles générations d'enseignants a baissé, conséquence logique [je souligne] de la baisse des exigences. De cent candidatures en fac d'espagnol (mais non c'est pas ironique !), et autant d'appréciations liées, vous en concluez bravement à une généralité moralisante (tout fout le camp). D'abord il faut savoir que les enseignants sont tenus de faire la moyenne des deux trimestres (il s'agit bien du site "admission post-bac" ?) et le classement eux-mêmes, alors que les conseils de classe du deuxième trimestre viennent parfois de se tenir, que les bac blancs se font en ce moment également, c'est-à-dire que c'est une tâche qui est pénible à effectuer et terriblement mécanique (les fautes viennent principalement de ces effets). Ensuite, qu'appelez-vous "baisse des exigences" ?
Que les choses soient claires : les enseignants du secondaire ne sont pas des intellectuels pour beaucoup, c'est fâcheux je vous le concède mais ce n'est plus tellement leur rôle aujourd'hui. Ma réaction n'est pas corporatiste, je tiens simplement à souligner l'usage léger du principe de causalité que vous faites : si la science consiste à établir des relations nécessaires entre des phénomènes (voyez Aristote : connaître par les causes, c'est faire oeuvre de scientifique). Bref, votre post est un peu décevant : il vous faut pourtant donner envie à vos lecteurs de revenir vous voir...
Rédigé par : Bardamu | mardi 12 avr 2011 à 17:31
Les horoscopes, c'est si bien vu... Mais essayez donc de donner en un temps réduit votre avis sur une centaine de loulous, vous verrez si vous ne devenez pas votre propre caricature !
Rédigé par : La souris blonde | mardi 12 avr 2011 à 18:12
Bardamu, ne tirez-vous pas de généralisation abusive de ma généralisation abusive? Pour retenir mes lecteurs, qui se font rare il est vrai, j'ai une botte secrète: les photos de chat.
Souris blonde, vous êtes ma chouchoute.
Rédigé par : anthropopotame | mardi 12 avr 2011 à 19:24