Réunion à Neverland hier. On soulevait la question de l'évaluation des enseignements par un questionnaire à traitement informatisé.
La discussion s'est immédiatement enflammée. Impossible d'en revenir à une évaluation objective de cette tentative d'évaluation. La méfiance est immense à l'égard du contrôle qu'exercerait l'administration d'un côté, et du pouvoir accordé aux étudiants de l'autre.
Etrangement, les étudiants eux-mêmes (qui bénéficient du droit de vote en réunion), ont refusé de s'accorder ce droit. J'ignore si c'était pour eux une façon de se montrer responsable.
Pourtant, les évaluations sous forme de bouts de papier sont plus compliquée à traiter et partent souvent dans tous les sens. Un ensemble de questions claires et harmonisées permet de se faire immédiatement une idée de ce que les étudiants apprécient ou reprochent à un cours. Plus généralement, on peut déplorer la dérive quantitative dans la gestion des enseignements de l'université, mais les proclamations de principe sur l'importance de tel ou tel type d'enseignements deviennent de moins en moins audibles, surtout quand nos effectifs diminuent de 10% par année.
Chair Pr Anthropopotame, je n'est pas aimer votre court qui étais trop dur et qu'il faut lire trop de livres a coter. Et le sujet d'examen trop compliquer et pourquoi on a des poins en moin si on fait des fautes ?
Rédigé par : Narayan | samedi 22 oct 2011 à 13:32
Haha je vois que certains lecteurs s'abritent derrière leur anonymat!
Rédigé par : anthropopotame | samedi 22 oct 2011 à 13:36
"Un ensemble de questions claires et harmonisées" n'existe jamais étant donné que ce qui est clair pour une personne ne l'est que rarement pour les autres, ça c'est le premier problème.
Deuxième problème: les questions qui intéressent l'administration sont rarement les questions qui intéressent les profs. Et si tu as le choix d'écrire tes propres questions, tu vas très probablement te tirer une balle dans le pied si tu n'as pas d'expérience en création de ce genre de questionnaire qui est très complex si tu veux avoir les réponses que tu veux avoir.
Troisième problème: si les étudiants ne sont pas forcés de répondre à ton questionnaire, seuls ceux qui t'adorent profondément et ceux qui te détestent et ceux qui veulent ta peau vont le remplir. Et s'ils sont obligés d'y répondre, ils s'en fichent de leurs réponses et répondent simplement 1, 1, 1, 1, 1 à toutes les questions sans même les lire.
Quatrièmement, un GROS problème arrive quand on décide ce qu'on fait de ces évaluations: on les utilise pour virer les profs si elles sont mauvaises? C'est ce que les étudiants et l'administration vont vouloir alors qu'on sait très bien qu'il y a des années pourrites et des étudiants pourris et que ça ira mieux l'année prochaine.
Trust me, tout ça vient d'une prof qui a 16 ans d'expérience de ce genre d'évaluation derrière elle et qui a expérimenté de très nombreuses méthodes différentes. N'importe quelle méthode a des pours et des contres... C'est sûr qu'il est important d'évaluer les profs... mais il n'y a hélas pas de simple réponse à "comment?". J'admire vos étudiants qui refusent le système des questions automatisées! Ici, ces questions et les réponses sont utilisées comme preuves pour virer les profs, augmenter ou diminuer les salaires, donner ou non la "tenure," donner raison à un étudiant qui veut de meilleures notes, etc.
Rédigé par : Dr. CaSo | samedi 22 oct 2011 à 15:49
Je comprends ta position mais d'une part je ne peux admettre que nous continuions à prêter le flanc à la critique en refusant d'être évalué, et d'autre part c'est en testant différents types d'évaluation que l'on pourra améliorer l'existant...
Rédigé par : anthropopotame | dimanche 23 oct 2011 à 11:30