La chambre baignait dans une lumière jaune. Puis la lumière baissait, c’était la nuit, puis elle revenait, c’était le jour. Parfois me venaient assourdies les imprécations d’un clochard, toujours le même, qui passait dans la rue.
La table du salon n’était pas desservie. Deux assiettes face à face, comme la tache de Lady Macbeth.
Chaque jour ou presque, le chemin de croix : suivre la rue du grand marché jusqu’à la rue Courteline, monter un étage, attendre, être reçu, m’allonger, parler de mes rêves qui ne me parlaient pas. « Vivez ce que vous avez à vivre » répétait l’analyste. Elle n’avait que ces mots-là à la bouche. Masques étrusques, masques africains. Je me souviens, à monter si souvent ces marches irrégulières, avoir pensé : « un jour ce sera terminé ; je ne le ferai plus ».
Autant le corps abandonné, l’organisme en fin de course, offrent-ils une sensation de paix, de renoncement, autant l’esprit malade doit composer avec un corps qui veut vivre.
Comme un naufragé finit par faire la planche, je me laissais flotter.
"le corps abandonné, l’organisme en fin de course, (offrent) une sensation de paix, de renoncement"
Je n'en sais trop rien... Combien sont-ils les vieux, les usés, les finis qui n'arrivent pas à l'accepter, à obéir aux signaux d'épuisement que leur envoie leur corps, parce que leur esprit est encore d'équerre et d'aplomb, vif et curieux, infatigable ?
Rédigé par : Dodinette | jeudi 17 nov 2011 à 04:05
hum hum Dodinette, tu en connais beaucoup des comme ça? Moi en tous cas je trouve qu'un organisme en bout de course est une invitation au repos.
Rédigé par : anthropopotame | jeudi 17 nov 2011 à 17:24
Puis-je vous demander ce qui a été efficace à votre avis? Le psy? Les médicaments ou juste le temps qui fait son oeuvre?
Rédigé par : Hady Ba | samedi 19 nov 2011 à 00:30
6 mois de prostration, trois ans pour retrouver un peu de joie de vivre. Donc c'est le temps je suppose...
Rédigé par : anthropopotame | dimanche 20 nov 2011 à 20:52
Merci de la réponse.
Rédigé par : Hady Ba | mardi 22 nov 2011 à 22:30