Et me voilà de retour de ma campagne.
Encore sourd d'une oreille, mais ayant tout au moins regarni mon tapis de muscle - si l'expression n'est pas outrée.
Dans les deux mares creusées cet été, des tritons et grenouilles vertes, et des grappes d'oeufs sphériques, de 10 cm de diamètre environ, pendues à fleur d'eau. Pas de coassements ni de chants. Quelqu'un saurait-il de quel batracien il s'agit?
6 jours de soleil: j'ai planté des arbres fruitiers, montré à mon neveu comment on déploie les racines avant de replanter.
Petite altercation avec un voisin qui par-dessus la haie me traitait de pédé (j'avais rebalancé sur la route les bouteilles de bière trouvées dans le potager). Je suis sorti le voir, sa famille formant cercle autour de lui. Sarah la chienne ne m'a pas accompagné: j'attendais encore un simulacre de lutte, mais non, le voisin s'est excusé de m'avoir insulté.
Dans sa bouche le terme "pédé" était péjoratif et mon objectif n'était pas de lutter contre l'homophobie, mais contre cette manie qu'ont les gens qui s'installent à la campagne d'insulter leurs voisins sans chercher d'abord à leur parler.
J'ai vu des floppées de piverts également. Ils avaient disparu depuis quelques années, au profit des pics épeiches.
Mes neveux ne sont guère sortis. Je note qu'ils n'ont aucune vigueur physique: impossible pour eux de lever une pioche ou un pic.
PS l'agressivité des voisins à mon égard (des voisins "rurbains", travaillant en ville, n'ayant pas de lien particulier avec la terre) vient de la disproportion entre leurs pavillons récemment construits et notre grande maison ancienne, entourée de grands arbres. Ils doivent penser spontanément que pour posséder une telle maison, il faut être une sorte d'aristo dégénéré, ayant échappé par traîtrise à la Révolution. Sans doute estiment-ils que nos doigts griffus interdisent que notre jardin soit divisé en lots et vendu en parcelles, renchérissant ainsi le coût de la vie et nuisant ainsi à la vraie vie des vrais gens.
Quand il m'a vu sortir, le visage plein de terre, les doigts ensanglantés, mon vieux pull déchiré, il a dû réviser son cliché.
"Quand il m'a vu sortir, le visage plein de terre, les doigts ensanglantés, mon vieux pull déchiré, il a dû réviser son cliché."
En effet, ce tableau évoque clairement un immonde zombie (ou, en étant optimiste, un nécrophile professionnel), bien loin du mythique gentleman précieux que vous prétendez être.
Vous avez peut-être gagné l'amitié de vos voisins dans leur petite bicoque en parpaings, mais, pour ma part, je suis très désappointée.
Rédigé par : Zelda | dimanche 04 mar 2012 à 01:46
Mais, Zelda, l'un n'empêche pas l'autre! On peut avoir les doigts ensanglantés et rester toutefois un véritable gentleman :)
Rédigé par : anthropopotame | dimanche 04 mar 2012 à 09:59