Une note intéressante (y compris pour les commentaires suscités) sur le blog Gaïa Universitas: "Jusqu'où doit aller l'Université pour la réussite des étudiants".
D'autant plus intéressante qu'elle lève le lièvre de la démagogie, bien explicitée en commentaire (signé FG, 3e à partir du haut):
"La popularité en milieu universitaire s’acquiert plus facilement en faisant du caritatif (apprendre à lire et à compter), terrain de jeu où les collègues stériles peuvent exercer sans fin leurs talents. « Sans fin », encore faut-il voir: combien de ces brillants Père Courage tiennent-ils des « Contact Hours », de ces heures de permanence qui, hors de France, là où ça marche,où les étudiants peuvent librement venir exposer leurs problèmes académiques?"
Ainsi d'un collègue responsable d'année venant me demander avec insistance de réadmettre dans mon cours une étudiante de L3 que j'avais priée de ne pas revenir - pas révisé son cours, et quand je lui demandai pourquoi, elle m'annonça "qu'elle pourrait me l'envoyer par mail" si je désirais tant que cela le revoir.
Or la bonne ambiance qui règne actuellement dans mes cours (si je ne suis pas en train de me faire des illusions à ce sujet) vient du fait que dès le premier cours, je n'ai toléré aucun soupir, yeux levés au ciel, mimique exaspérée, non-rattrapage, etc. Quand les étudiants estiment que la paresse et l'insolence sont récompensées par l'indulgence ou le laxisme, ils n'ont en effet aucune raison de privilégier l'investissement dans la matière.
C'est un très vaste débat, évidemment, mais je pense que l'amertume des enseignants-chercheurs face à la morgue de certains étudiants et à la démagogie de certains collègues, serait tempérée s'ils optaient pour une sélection impitoyable au sein même des salles de cours.
Ah ah,
classique, ce qui vous attend: vous allez être le méchant de service, prof frustré, passéiste et démissionnaire (le comble !), fatigué et incapable d'évoluer ...
tout ça pourquoi ? parce que vous serez seul (ou à peu près).
M'enfin, je suis quasi-sûr que vous ne le vivrez pas si mal.
Pourtant, si faire fi des difficultés de ses étudiants, c'est passé à côté de son métier d'enseignant, quel que soit l'âge ou le niveau des étudiants, il faut effectivement fixer des limites, tant dans les comportements que dans les pré-requis.
Le problème que vous allez rencontrer si vous êtes trop seul dans votre démarche pédagogique, c'est que petit à petit, le public se trouvera moins nombreux ...
il fera peu d'exceptions, et de toute façon, ce ne seront que des exceptions.
Je pense sincèrement que la pédagogie est aussi une affaire d'équipe.
Ceci dit, continuez de vous fier à vos principes et à vos connaissances, vous aurez au moins l'assurance d'avoir fait de votre mieux, conformément à vous. Vous aurez aussi apporté votre petite pierre à l'édifice que doivent construire vos étudiants.
Dites-vous aussi que vous semez parfois sans récolter, mais ayez l'assurance que votre action peut porter ses fruits plus tard, à une autre occasion...
je parle de ce sujet d'autant plus volontiers que j'enseigne dans un milieu où ce que vous décrivez et regrettez est exacerbé.
Rédigé par : nonos | vendredi 19 oct 2012 à 15:35