De barrages d'irrigation en center parks, d'autoroutes en aéroports, et de lignes LGV en lignes électriques, la France grignote son patrimoine par tous les côtés.
Car ces projets, le plus souvent surdimensionnés ou inutiles, ne concernent pas un territoire vierge: il concerne un territoire où les espaces naturels se réduisent. Tout nouveau projet se propose de réduire encore ce que chaque génération a déjà grignoté.
De leur côté, les maires des petites communes, au nom du principe selon lequel "qui n'avance pas recule", bétonnent à tour de bras pour accueillir toujours plus d'habitants, dont les impôts rapportent plus que celui des agriculteurs. Or la demande de logement est infinie: elle double ou triple à chaque génération. Et l'on construit des stades et des écoles et des maisons de retraite.
"Il y a encore de la place", c'est ce que j'entends dire. Tout le problème réside dans ce "encore". Cela signifie-t-il qu'on ne s'arrêtera que lorsqu'il n'y aura plus de place?
Les seuls à avoir compris cela, manifestement, sont les zadistes.
La plus grande urgence consiste à redéfinir la notion de "progrès". Car on peut considérer que récupérer la qualité de l'air et des eaux, rétablir le fonctionnement des écosystèmes, foutre la paix à la nature, est le seul véritable progrès.
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