On apprend aux enfants à bien se comporter en société, à dire "bonjour", "au revoir" et "merci". On laisse le soin à la vie de les éduquer pour ce qui est des principes moraux.
Ariane avait conduit les enfants au culte, au motif que les enfants devaient suivre un enseignement religieux. L'officiant expliqua aux enfants que le monde avait été créé en six jours, et qu'au septième Dieu s'est reposé. On débutait les séances par une ineptie, qui ne contient aucune leçon, si ce n'est la raison d'être du dimanche.
Pourquoi n'avoir pas commencé en exposant, par exemple, que "là où est ton trésor, là aussi est ton cœur"?
Ce que nous avons appris de haute lutte, car personne ne nous a éclairé: que rendre les gens heureux rend heureux, que la vérité vaut mieux que le mensonge, tout cela; mais non, nous procédons comme la fée bleue: nous plaçons la conscience à l'extérieur des enfants.
Ils croiseront des clochards et ne retiendront que leur odeur; des fous ils ne retiendront que l'expression. A quel âge apprendront-ils à être charitables, miséricordieux, serviables, solidaires?
Je repense parfois à la réplique que prononce Cyrano de Bergerac: "Moi, c'est moralement que j'ai mes élégances." Combien d'années m'a-t-il fallu pour la mettre en pratique.
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