Pas de chance, la seule chambre qui restait à l'hôtel donnait sur rue. Alors ce fut ainsi:
- à 2h, engueulades
- à 2h15, conversations animées
- à 2h30, jeux et ris
- à 2h45, protestations d'amitié, embrassades
- à 3h, chants populaires zoulou
Le tout ponctué de moteurs qu'on laisse tourner le temps de quelques développements métaphysiques.
Au petit déjeuner, j'en parle au patron de l'hôtel: "Haha, dites-le à vos étudiants! Ce sont eux qui patientent jusqu'à une heure (ouverture des discothèques) et en ressortent à 7h pour aller boire un coup au café du coin."
J'apprends ainsi que des étudiants viennent en cours directement après s'être saoulés toute la nuit (pas les miens, heureusement, du moins pas que je sache). Ils parlent en criant car ils sont assourdis par les baffles des discothèques.
Et je songe à ces tympans déjà mis à mal par les iPod - générations futures de durs de la feuille, dont on ne parle pas. La surdité n'est donc pas un problème de santé publique?
Plus généralement je me demande ce qui fait de nous des animaux si bruyants, si expressifs. Pourquoi devons-nous en permanence manifester notre présence, nous entourer de rumeurs, de rythme, de raffut?
Entre deux et quatre heures, j'ai lu mon Agatha Christie, Le Couteau sur la nuque, mais l'affaire est compliquée et je patine.
Rédigé par : |