J'ai enfin compris ce qui m'arrivait. Conversant avec Philippe sur les tenants et aboutissants de ma maladie supposée, j'ai réuni tous les fils de l'intrigue et voilà: c'est encore un coup de Iemanja, divinité des eaux, de la mer et des amours.
Elle m'avait déjà fait un coup pendable dans une petite ville de Bahia, et j'avais dû me fendre d'un bouquet de roses rouges et blanches jetées une à une à la Seine pour rompre le sort.
Mais assez sur ce sujet.
Réunion avec les étudiants de première année ce matin. Je leur ai tenu un discours inspiré de celui de Churchill devant le Parlement britannique: je vous promets du sang, de la sueur et des larmes. Face aux bacheliers récemment promus, tétanisés, je leur ai rappelé la démarche volontaire qui consistait pour eux à s'inscrire à l'Université. Notre obligation de moyens, leur obligation de résultat. Tout cela dans un vieux pull miteux ayant traîné trois semaines au fond de mon sac à dos. Un sparadrap sur la tempe. Et je n'étais pas frais.
J'espérais que les collègues compenseraient en parlant des joies de l'éducation et du bonheur d'étudier, mais ils en ont rajouté une couche et je crains que nous ne les ayons terrorisés. Routine, routine de Neverland depuis quatorze ans, sauf que cette fois je dirige le département, je laisse là mon air arrogant pour adopter plutôt l'air patelin.
Puis, assis à mon bureau, prêt à en découdre avec mille problèmes administratifs (essentiellement liés au recrutement de chargés de cours), j'apprends que tous mes interlocuteurs habituels sont absents. Rien à résoudre, donc, mais attendre, attendre.
Le problème posé par les chargés de cours est leur fâcheuse propension à être enceintes ou à se faire opérer de hernies discales. J'ai donc suggéré un transfert d'embryon, de l'enceinte à l'opérée, celle-ci pouvant fort bien assumer une grossesse durant sa convalescence. Voilà comment on s'efforce de résoudre les problèmes qui se posent à un département.
Hahaha, la prochaine fois que j'ai un problème administratif je t'envoie un email et tu me résous ça en 2 minutes, alors, hein?
Rédigé par : Dr. CaSo | jeudi 09 sep 2010 à 19:58
Oui, CaSo, je résous tout en deux secondes :)
Mais n'est-ce pas mésuser de mon charme que de le détourner de mon succès reproductif?
Rédigé par : anthropopotame | jeudi 09 sep 2010 à 20:04