Quartier libre hier après-midi à Cerisy. Certains sont allés à la plage, d'autres au Mont St Michel, d'autres sont restés à paresser au Château.
Petite observation de vaches Holstein dans un paysage bucolique (champ, vallon, ruisseau) avec une amie, puis, le soir venant, nous nous sommes réunis entre gentils pour boire une bière sous les grands arbres.
En sciences humaines et sociales, l'appréciation des travaux des uns et des autres est tributaire de la rencontre avec les auteurs. A la première accroche, ou au premier accroc, la qualité d'un article ou d'un livre dégringole. Quiconque vous apprécie, en revanche, se voit doté d'une intelligence surhumaine. Du coup, une fois la bande d'amis constituée, on se retrouve forcément entre excellents chercheurs, gens de bonne compagnie, et êtres raffinés, doués d'une sensibilité à fleur de peau.
On suppose que par effet de symétrie, le clan adverse pense ou prou la même chose - ils se réunissent entre gentils, ils sont intelligents, etc. Mais ils se trompent, car les gentils, c'est nous.
Le temps se met à courir. Nous repartons demain, j'ai acheté mon billet, et pourtant il me semble que les universités devraient fonctionner sur ce modèle moyen-âgeux: étudiants, professeurs, rompant le pain, discutant au petit déjeuner, au dîner, et plus tard encore autour d'une cervoise, même si ce que nous faisons ici, de fait, s'apparente beaucoup à la constitution de futures équipes.
Il n'y a ici que nous et les oiseaux. Des conversations à bâton rompu et le chant des pinsons. Marquage territorial, identification des congénères, imitation des systèmes syntaxiques des uns et des autres pour entrer en résonance, en harmonie.
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