Cela commence par un sanglot rentré qui se confond avec la nausée.
Par le sentiment d'inanité de toutes vos entreprises, l'idée qu'au fond vous n'êtes rien.
Une envie d'obscurité et de silence, mais l'obscurité et le silence n'apaisent pas. Si l'on se tourne vers le passé, tout n'est que souvenirs douloureux; une pensée anodine qui va vous consoler soudain change de regard et déploie un corps menaçant. Si l'on regarde l'avenir, le moindre projet devient horriblement compliqué: écrire un livre, repeindre un volet, passer l'aspirateur même, y songer seulement vous plonge dans des états anxieux.
Il s'est produit un changement infime dans votre sentiment du monde, dans les rapports intérieurs que vous entretenez avec lui.
Un petit dérèglement - et il est bon de garder en tête cette idée que des millions de gens se réveillent en pensant la même chose que vous, cela à cause d'un minuscule déséquilibre chimique qu'une simple pilule bleue, jaune ou verte viendra contrecarrer.
Si c'est le monde qui génère la dépression, c'est à vous de modifier vos réglages: au contraire du choix proposé dans Matrix, la pilule qu'on vous offre permet de replonger dans les rouages, continuer à produire du sens puisque les choses par elles-mêmes n'en ont pas.
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